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ITER et les énergies

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Publié le 13 juin 2023


​ITER et les énergies

ITER vise à maîtriser une nouvelle source d'énergie, abondante et non génératrice de gaz à effet de serre : une énergie obtenue à partir de la fusion de noyaux d’atomes légers.


​Des besoins en énergie décarbonée

La planète est face à une équation complexe. D'un côté, les besoins en énergie ne cessent d'augmenter. On estime que la consommation totale d'énergie dans le monde pourrait être deux à cinq fois plus importante en 2100. De l'autre côté, les réserves en énergies fossiles ne cessent de baisser. A ce problème, s'ajoute l'absolue nécessité de lutter contre l'effet de serre, responsable du réchauffement climatique et de ses conséquences.

S'inscrivant dans ce contexte, les recherches sur la fusion visent à disposer d'une solution non génératrice de gaz à effet de serre, garantissant un prix compétitif et un accès à tous, durablement. 


Reproduire un soleil sur terre

ITER servira à confirmer qu'il est possible de reproduire sur terre des réactions qui se produisent naturellement au cœur du Soleil. En fusionnant, les atomes d'hydrogène qui composent cette boule de plasma chaud et dense libèrent cette formidable énergie qui permet au soleil de dispenser lumière et chaleur depuis des milliards d'années.

Sur terre, pour reproduire ce type de réaction, les scientifiques ont conçu des installations nommées Tokamaks, une sorte de « chambre à air magnétique ». La conception de ces installations, est le fruit de plusieurs alliances entre chercheurs et ingénieurs mobilisant de nombreux champs scientifiques : sciences du plasma et de la fusion, supraconductivité, cryogénie, technologies du vide, systèmes de refroidissement, robotique ou encore contrôle par système infrarouge.

Car pour faire fusionner deux noyaux d'atomes, il faut parvenir à porter le mélange gazeux –composé d'atomes de deutérium et de tritium- à des températures pouvant atteindre 150 millions de degrés, dix fois plus chaud que le cœur du soleil. Les atomes perdant leurs électrons sous l'effet de la chaleur, les noyaux sont alors propulsés à grande vitesse les uns contre les autres et fusionnent. Des champs magnétiques, produits par les puissants aimants, permettent de maintenir la réaction de fusion éloignée des parois de l'installation.

Vidéo plasma dans un tokamak :

VidéoFusion3.mp4


Quatrième état de la matière, après les états solide, liquide et gazeux, le plasma est un gaz ionisé. 
99 % de notre univers est constitué de plasma.


ITER, qui sera le plus grand tokamak au monde, est un aboutissement : plus de soixante années de recherche ont nourri les études de dimensionnement de cette installation de recherche, en ont défini les paramètres techniques et façonné les objectifs scientifiques. 

Lorsque l'installation de recherche ITER sera prête pour son « premier plasma » suivra des campagnes d'expériences qui dureront au moins vingt ans.

Les premières années d'exploitation comprendront plusieurs étapes de montée en puissance de l'installation:

  • Une phase de test des équipements ;
  • La mise au point des paramètres de fonctionnement en particulier pour tester tous les systèmes de téléopération et de maintenance robotisée ;
  • La montée progressive des performances technologiques avec l'objectif final de générer une puissance de 500 MW durant plus de 6 minutes à partir d'une puissance de chauffage de 50 MW.

​Pour l'heure, c'est l'un des plus grands chantiers d'Europe sur lequel s'affairent plus de 2 000 personnes, ouvriers, techniciens et ingénieurs ; ailleurs, dans le monde, les membres d'ITER finalisent la fabrication de plus d'un million de composants et éléments de l'installation.

Ici sur le site de Cadarache, près d'une trentaine d'installations techniques sortent de terre. Le poste électrique qui connecte l'installation au réseau d'électricité 400 kV s'étend sur plus de 4 hectares ; l'usine cryogénique, qui fournit l'hélium et l'azote liquides aux aimants supraconducteurs, est prête à fonctionner ; le bâtiment qui abrite les systèmes de chauffage radiofréquence et micro-ondes a la taille d'un immeuble de dix étages ; le hall d'assemblage par lequel transitent tous les composants pour constituer le cœur de la machine et le bâtiment tokamak culminent à 60 mètres de haut...

L'assemblage du tokamak ITER, la machine la plus complexe encore jamais conçue, a été officiellement lancé en 2020. Les plus gros composants ont emprunté l’itinéraire ITER spécialement aménagé de Berre à Cadarache dont la maintenance est assurée par l’Agence ITER France.


​Les partenaires d'ITER

La Chine, la Corée du Sud, les Etats-Unis, l'Inde, le Japon, la Russie et l'Union européenne forment l'une des plus grandes coopérations internationales. La France, en tant que pays hôte, a réalisé des équipements impliquant les équipes du CEA, salariées de l'Agence ITER France : aménagement des premières infrastructures sur le site ITER à Cadarache, mis en œuvre de mesures compensatoires suite au défrichement, aménagement et maintenance d'un itinéraire XXL, construction d'une école accueillant des enfants de la maternelle au lycée à Manosque, accueil des personnels de l'organisation internationale, soutien au développement économique territorial, organisation de visites …










Pour plus de détails et d'explications, voir la page : Les dossiers d'ITER


Un bon résumé par cette excellente vidéo du journal L'opinion " En route vers la fusion nucléaire: les promesses d'une épopée scientifique internationale​", mise en ligne en avril 2023 :



La candidature d'ITER à Cadarache

Quatre pays s'étaient déclarés candidats en 2002 (Canada, Espagne, France, Japon) pour accueillir ITER. La candidature de l'accueil d'ITER à Cadarache a été confirmée le 30 janvier 2003 par le Premier ministre français, puis le 26 novembre 2003 par le conseil des ministres européens.

Le choix de construire ITER sur le site de Cadarache est le fruit d'une décision internationale prise le 28 juin 2005, lors d'une réunion interministérielle qui s'est tenue à Moscou.

Visite de Claudie Haigneré
Ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies
novembre 2003

Visite de Valérie Pécresse
Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
novembre 2007